« Il faut rendre le droit à la formation des élus plus visible »

Alors que le décret no 2020-942 est venu en préciser les conditions de financement fin juillet, qu’en est-il réellement de l’accès des élus à la formation ? Nous avons posé la question à la responsable des formations de l’Association des maires du Tarn, Ana Rodriguez.

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Quels sont les besoins des élus en matière de formation ?

Il y a peu, pour bien cerner leurs attentes, nous avons sondé les maires du département via un questionnaire en ligne. Sans grande surprise, il en ressort que la demande concerne des sujets techniques comme la voirie et l’urbanisme, mais pas seulement. Les formations de prise de paroles en public sont aussi plébiscitées.

Au sein de l’ADM81, nous proposons en début de mandat une série de formations sur le statut de l’élu, le fonctionnement du conseil municipal, la responsabilité civile et pénale, mais aussi sur de nombreux domaines : gestion des chemins ruraux, lois de finances, rédaction de discours, etc. Les nouveaux élus se trouvent au milieu d’un flux très important d’informations sur des sujets très divers : notre rôle est de leur donner les clés pour décrypter ces questions. Par ailleurs, assister à une formation c’est aussi pouvoir rencontrer d’autres élus, partager son expérience avec des personnes qui expérimentent le même quotidien : c’est essentiel.

Que change la publication du nouveau décret ?

Ce nouveau décret est une bonne chose pour nos élus. Il permet l’utilisation du DIF et du crédit d’heures dès la première année de mandat, ce qui n’était pas possible avant. Le plafonnement des frais de formation ne me semble pas poser de problème.

Cela ne changera pas le fonctionnement de notre association qui travaille avec un réseau de contacts et de formateurs que nous partageons avec d’autres associations comme celle des maires de l’Aveyron ou encore l’Association des maires de France.

Le véritable enjeu c’est plutôt de faire connaître le droit à la formation auprès des élus qui cotisent au DIF parfois sans même le savoir. Nous diffusons auprès de tous les maires et les conseillers municipaux une plaquette d’information qui recense les formations que nous proposons. Mais les élus ne savent pas toujours comment utiliser le DIF ou de combien d’heures de formation ils peuvent bénéficier. Il faut expliquer et rendre plus visible le droit à la formation pour qu’il puisse être pleinement utilisé. Pourquoi pas à travers des réunions d’information ou des webinaires ?

Comment envisagez-vous l’organisation des formations cette année ?

Les demandes de formations sont importantes, mais avec la circulation du Covid-19 cela complique forcément les choses pour nous. Nos universités des maires doivent avoir lieu entre octobre et décembre 2020. Normalement, nous organisons deux jours de formation et cette année nous avons 120 inscrits. Mais avec les restrictions sanitaires, nous avons transformé cela en sessions de formation de 30 personnes. Cela mobilise l’association et les formateurs de manière plus intensive. Au moment du confinement, nous avions complètement repensé notre organisation en mettant en place des visioconférences. La situation actuelle nous contraint à nous adapter pour continuer à proposer une information et un accompagnement aux élus de notre département.